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de lichtfield.

dans son porte-feuille, et prit avec son valet de chambre tous les arrangemens nécessaires pour son voyage.

Comme il ne comptoit pas revenir à Berlin, il passa le reste de la nuit à mettre en ordre différens papiers et plusieurs choses qu’il vouloit emporter avec lui. Dès que le jour parut, il partit pour Potsdam, où le roi étoit alors, et lui demanda une audience secrète.

Que faisoit alors la pauvre Caroline ? Elle sortoit d’un doux sommeil qui avoit calmé ses chagrins de la veille, et s’impatientoit déjà de revoir ce cher et cruel époux qui la fuyoit, et qu’elle avoit toujours espéré de ramener à force de persévérance. Depuis quelque temps même, elle se flattoit d’y avoir réussi, et ne trouvoit presque plus rien d’extraordinaire dans sa conduite. Il paroissoit se plaire avec elle ; il la quittoit peu dans la journée ; il avoit pour elle ces attentions, ces petits soins qui n’appartiennent qu’à l’amour. Souvent elle remarqua les regards passionnés