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de lichtfield.

de l’espèce d’anéantissement dans lequel il étoit plongé. Ce moment fut affreux pour lui ; il détruisoit les douces espérances qu’il avoit osé former ; il lui enlevoit sans retour toute idée de bonheur ; il le replongeoit dans le néant à l’instant où il croyoit jouir de la félicité suprême. Toujours généreux cependant, même au comble du désespoir, son premier mouvement lorsqu’il fut un peu revenu à lui-même, fut de pénétrer également auprès de Caroline, non plus pour lui parler de lui, mais pour lui assurer qu’elle alloit revoir Lindorf, être libre de s’unir avec celui qu’elle aimoit ; mais ses femmes entrèrent chez elle, et l’empêchèrent d’exécuter ce projet. Il sentit bientôt qu’il seroit au-dessus de ses forces de la revoir, de lui parler, de lui dire qu’il alloit la quitter pour toujours ; ce moment eût été le dernier de sa vie, ou peut-être, et il en frémit plus encore, s’il l’avoit revue, loin de la céder à celui qu’elle aime, il auroit