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à lui avec autant de force et de certitude. Elle l’enflamme au point que, n’écoutant plus que cet espoir qui le séduit, il se décide à retourner auprès d’elle, à lui faire l’aveu de son amour, à obtenir d’elle celui dont il se croit certain. Ses sermens, sa résolution, ses projets, tout disparoît, tout s’anéantit ; il oublie que Lindorf existe ; il ne voit plus que Caroline, sa Caroline qui est à lui, unie avec lui, dont il est aimé, et qu’aucun mortel sur la terre n’a le droit de lui disputer.

Il est déjà dans son appartement. Il ne la voit pas encore ; mais il entend les sons de sa voix touchante et de sa guitare. Il s’approche, sans faire de bruit, d’une porte vitrée qui le séparoit d’elle, et qui n’étoit pas même entièrement fermée. Elle conduisoit dans un petit cabinet charmant, que Caroline aimoit de préférence. Elle s’y retiroit quand elle vouloit être seule et tranquille ; et tous les soirs elle y passoit une demi-heure, avant de se coucher,