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caroline

coup de succès à cet art charmant, qui fait qu’on peut se suffire à soi-même, qui, malgré l’hiver, les frimas, la solitude, nous retrace les beautés de la nature, les scènes champêtres, et fixe sur la toile ces belles fleurs qu’un instant voit mourir. Elle réussissoit particulièrement aux fleurs et aux paysages ; c’étoit aussi le genre que le comte préféroit. Elle s’offrit à lui donner des leçons, à le perfectionner, à diriger ses essais : en échange, elle le prioit à son tour de diriger ses lectures, et les études qu’elle désiroit de faire sur plusieurs objets, trop souvent négligés dans l’éducation des femmes.

Quelquefois, pendant qu’il dessinoit auprès d’elle, elle lui faisoit une lecture. Son habitude de lire à haute voix à sa bonne maman avoit exercé ce talent, qu’elle possédoit au suprême degré. Lorsqu’elle étoit fatiguée, le comte lisoit à son tour, et, pendant qu’elle l’écoutoit avec l’intérêt le plus marqué, ses mains adroites serroient des nœuds,