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temps par une injuste répugnance, auquel son cœur avoit fait une infidélité ? Combien de torts avoit-elle à réparer, à faire oublier ! Bannissant enfin toute défiance, osant tout espérer de sa tendresse et de sa persévérance, elle employoit, pour le rapprocher d’elle, pour l’attacher à elle, mille petits moyens dont l’amour seul est susceptible, et auquel il sait donner tant de force.

Le comte aimoit la musique avec passion : elle la cultiva avec plus de soin. Souvent elle lui demandoit de l’accompagner sur la flûte ou le violoncelle, dont il jouoit également bien ; elle lui chantoit avec toute l’expression du sentiment, les airs les plus touchans, les plus propres à faire impression sur une âme aussi passionnée que celle du comte.

Il avoit du goût et des dispositions pour le dessin ; mais ses occupations l’avoient empêché d’y faire des progrès. Caroline, au contraire, élevée dans la retraite, s’étoit appliquée avec beau-