Caroline étoit allée le joindre, et dont Justin étoit concierge ; et là, dans la chapelle du château, le mariage fut célébré sans autres témoins que le comte, la comtesse et quelques villageois. En sortant de l’église, Louise vint faire son compliment à Lindorf ; elle lui fut présentée par Caroline. C’étoit encore un moment d’épreuve ; elle fut favorable à Matilde. Le dernier sentiment qu’on éprouve est toujours celui qui paroît le plus vif. Il regarda sans émotion les deux charmantes femmes qui lui en avoient fait éprouver de si vives ; et serrant la main du comte, qui se trouvoit près de lui : C’est dans ce moment, lui dit-il, que je puis vous assurer que je suis digne d’être votre frère. J’ai été passionné pour Louise ; j’ai adoré Caroline ; mais j’aime ma chère Matilde, et je sens que c’est pour la vie.
Lindorf pensa toujours ainsi. Malgré sa légèreté naturelle, qui l’entraîna peut-être à des infidélités passagères,