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line ; elle seule pouvoit récompenser vos vertus… et peut-être Matilde convient-elle mieux à votre ami Lindorf. — Elle ignore sans doute, lui dit le comte, que Caroline ait été son rivale ? — Lindorf l’interrompit vivement : Elle n’ignore rien, mon ami. Matilde n’a-t-elle pas à présent le droit de lire dans mon cœur, d’en savoir tous les secrets, d’en connoître tous les replis ? Ne lui devois-je pas l’explication de mon refroidissement, de mon silence, de mon voyage en Angleterre ? aurois-je pu lui en imposer, la tromper ? Non, c’étoit impossible. J’en avois peut-être formé le projet ; mais c’étoit avant de la revoir, avant de l’entendre : sa noble franchise, sa candeur, appellent irrésistiblement la confiance et la sincérité.

Dès que nous fûmes seuls dans la chaise de poste, elle me parla de vous, de votre mariage : elle me demanda si je connoissois sa belle-sœur ; et l’aveu des sentimens qu’elle m’avoit inspirés, et la confidence la plus entière fut ma