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de lichtfield.

dorf, cher Lindorf ! c’est votre Matilde qu’on veut vous enlever, et qui ne veut être qu’à vous. Cette âme innocente et pure est au-dessus du soupçon ; elle aime, elle est donc sûre d’être aimé. Une année de silence, tout ce qu’on n’a cessé de lui dire, tous mes torts apparens et réels n’ont point ébranlé sa constance. Elle me voit ; ils sont tous oubliés : il ne lui reste pas même l’ombre d’un doute. Et quand ses sens l’abandonnèrent ; quand elle se laissa tomber dans mes bras, foible, pâle, inanimée, ses yeux charmans fermés à demi, comme elle me parut intéressante ! avec quelle ardeur je fis le vœu de lui consacrer ma vie ! J’ose vous l’avouer, mon ami, en la portant dans la maison de poste, ce fut sur ses lèvres que je le prononçai, et je n’oublierai jamais le sentiment délicieux que j’éprouvai. Mon combat avec Zastrow, ma blessure, notre voyage, les soins touchans qu’elle a pris de moi, son esprit, ses grâces, sa charmante