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de lichtfield.

la servant dans sa nouvelle inclination. Ma lettre fut longue et détaillée ; j’écrivois encore quand un laquais de Manteul, qu’il avoit pris avec lui à Newmarket, entra chez moi, et me remit un nouveau billet de sa part, qu’il m’envoyoit de la première poste. C’étoit une répétition du précédent. Il craignoit qu’il ne me fût pas parvenu, que mon départ ne fût différé, et se servoit des motifs les plus forts pour le hâter. Pour achever de m’ôter toute espèce d’inquiétude sur son compte, il m’assuroit « qu’il regardoit cet événement comme un bonheur. Trop jeune encore pour se marier (il n’a pas vingt ans), il auroit fait une folie que Matilde seule pouvoit excuser. L’idée d’être aimé d’elle lui avoit fait tourner la tête ; la certitude du contraire lui rendoit la raison et la liberté. Il alloit en profiter pour s’instruire et s’amuser en voyageant encore quelques années ; il espéroit de me revoir une fois l’heureux époux de la plus