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faire parvenir. Ce n’est pas elle qui vous le demande ; c’est moi qui l’ai voulu. Je pense que c’est le moyen le plus sûr de vous guérir tout à coup. Dites, répétez bien à M. de Lindorf, que sa jeune amie gémit sous l’oppression de sa tante ; qu’elle sera forcée d’épouser ce Zastrow qu’elle abhorre, et qu’elle en mourra certainement. Engagez-le à partir à l’instant même, à venir la consoler, la délivrer, l’enlever même s’il le faut ; je ne vois que cela pour la tirer d’affaire. Qu’auroit-il à craindre, puisqu’il est autorisé par le frère ? J’aurois sans doute préféré que ce fût vous, Charles ; mais son cœur étoit donné autant qu’elle vînt à Dresde. N’y pensez donc plus que pour lui rendre un service essentiel à son bonheur, et peut-être à celui de votre sœur. »

Cette dernière phrase qui avoit échappé à Lindorf et à Manteul, fit sourire le comte, et le confirma dans l’idée