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son cœur. Mais ce n’en est pas un pour vous ; vous le savez déjà sans doute ; puisque vous êtes aussi lié avec M. de Lindorf, il aura sûrement eu pour vous la même confiance ; il vous aura dit que depuis plus de deux ans il est engagé avec la jeune comtesse de Walstein. C’est d’abord le comte, son frère, intime ami de ce Lindorf, qui désira cette union ; mais bientôt leurs cœurs furent d’accord sur ce projet ; et Matilde assure qu’il n’y a que sa mort ou l’inconstance de Lindorf qui puisse le rompre, et que jamais elle ne sera qu’à lui. Votre amour, mon cher frère, devient donc la chose du monde la plus inutile. Je vous connois assez raisonnable, assez généreux pour être sûr qu’il va se changer en amitié, et que vous trouverez même du plaisir à servir en même temps Matilde et votre ami. Vous le pouvez en lui remettant cette lettre, que la pauvre petite ne savoit comment lui