Page:Montolieu - Caroline de Lichtfield, tome 3, 1815.djvu/216

Cette page a été validée par deux contributeurs.
206
caroline

volai chez lord Cavendish, espérant les trouver encore : ils étoient partis en poste. J’hésitai si j’essaierois de les rejoindre, mais des motifs si forts, un sentiment si vif m’attiroient ailleurs, que je ne pus y résister. Je relus le billet de Manteul, et je compris que, puisqu’il me fuyoit, je ne devois pas le forcer à revoir, dans les premiers momens, un rival aimé. Mais étoit-il vrai que j’étois aimé de cette généreuse Matilde ? Je ne le savois encore que par Manteul, et je brûlois d’en lire la confirmation. Je rentrai donc chez moi, et je lus enfin ces deux lettres que je vais vous montrer. Vous commencerez, comme je le fis moi-même, par celle de mademoiselle de Manteul ; quelque vive impatience que j’eusse de lire celle dont la seule adresse faisoit palpiter mon cœur, je tremblois de l’ouvrir. Chaque mot tracé par Matilde étoit un reproche cruel pour ce cœur. Elle ignoroit peut-être mon infidélité ; mais en étois-je moins coupable, et l’expression