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de lichtfield.

pas. Lorsque Matilde quitta Berlin à peine sortoit-elle de l’enfance, et vous ne pouvez vous imaginer combien elle a gagné depuis ce temps-là, à quel point elle s’est formée, développée. Il est possible d’être plus belle que Matilde ; il ne l’est pas de réunir plus de grâces et en même temps plus de noblesse, d’avoir un ensemble plus séduisant. Ses traits ne sont pas réguliers, mais chacun d’eux a une expression qui lui est propre : sa physionomie varie à chaque instant ; elle est le miroir du cœur le plus excellent, et de l’esprit le plus aimable. Tantôt gaie, badine, folâtre, mutine même, elle inspire la joie et le plaisir à tout ce qui l’entoure ; dans d’autres momens, douce, sensible, caressante, elle attendriroit l’âme la plus froide : voilà celle que je voyois tous les jours. Ai-je pu résister à tant de charmes ? et jugez de mon bonheur si je puis les posséder !

Ah ! sans doute, j’en pouvois juger par mes regrets de l’avoir négligé ce