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de lichtfield.

jet de mariage qui put seul me décider à m’éloigner de Dresde. J’étois ami de Zastrow ; je ne voulois pas devenir son rival ; j’ignorois alors la répugnance extrême que Matilde a pour lui. Une lettre de ma sœur, que je trouvai en arrivant ici, me l’apprend, et me donne les espérances les plus flatteuses. — Quoi ! vous n’en aviez aucune jusqu’à cette lettre ? — Aucune absolument. Matilde ne m’a jamais témoigné que de l’estime, et cette simple amitié que je croyois une suite de celle qu’elle a pour ma sœur. Elle ne paroissoit pas même s’apercevoir de la préférence que je lui donnois sur toutes les femmes ; et, je crois déjà vous l’avoir dit avant de m’éloigner d’elle, j’ignorois moi-même la force de mes sentimens. La lettre de ma sœur, en me faisant entrevoir la possibilité d’être heureux, m’a fait sentir combien j’aimois sa charmante amie.

Je brûlois de la voir, cette lettre, et mon envie fut satisfaite. Il la tira de son porte-feuille et me la donna. —