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caroline

avoir mal entendu ; mais il fut répété plusieurs fois, et je ne pus douter que ce ne fût bien Matilde elle-même, cette Matilde dont j’avois été si tendrement aimé, et que j’avois si cruellement offensée.

Je ne puis vous exprimer de quel trouble je fus saisi, moi qui, l’instant auparavant, n’aurois pas cru possible qu’un autre nom que celui de Caroline eût pu me faire la moindre impression.

Manteul étoit trop loin de moi pour lui parler, pour lui demander si cette Matilde étoit bien celle qu’il aimoit ; mais pouvois-je en douter ? Sa physionomie s’étoit animée en prononçant son nom, en l’entendant répéter. Je le regardai, et je le trouvai mieux encore qu’à l’ordinaire ; il me parut fait pour être aimé, et sans doute il l’étoit de Matilde. Ces lettres qui l’ont rendu si content, étoient sans doute de Matilde ; ce retour si prompt à Dresde, et qui doit le rendre si heureux, est sans doute ordonné par Matilde ; sans