cité. Lorsque je quittai la Saxe, je croyois ne fuir que le danger d’aimer la plus charmante personne de l’univers ; depuis que je ne la vois plus, je sens que le mal étoit fait, et que je suis parti trop tard. — J’avouai que mon cœur n’étoit pas plus libre que le sien, mais sans rien ajouter de plus ; je cherchai même à détourner la conversation, et je me contentai de quelques réflexions vagues sur les peines de l’amour.
Notre courte navigation fut heureuse. Nous arrivâmes à Londres. L’aspect de cette grande ville, si riche, si peuplée, eut le pouvoir de me distraire de ma mélancolie. Comme je désirois sincèrement d’en guérir, je me livrai de moi-même à toutes les distractions qui se présentoient, et je m’en trouvai bien. Je recouvrai bientôt mes forces, ma santé, même une partie de la gaîté qui m’étoit naturelle ; cependant Caroline occupoit toujours mon cœur et ma pensée. Dans