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avoit conservé l’espoir qu’elle viendroit l’occuper. Il étoit enfin réalisé cet espoir ; mais de quelle manière, et dans quel moment ? et combien alors il dut regretter le temps où il espéroit encore !

Voici, chère Caroline, lui dit-il en y entrant avec elle, un appartement où depuis long-temps vous êtes attendue. Caroline, qui crut voir un reproche dans ce peu de mots, baissa les yeux en rougissant et pâlissant tour à tour. Le comte l’attribuant à un autre motif, se hâta de la rassurer. Vous y serez souveraine absolue, ajouta-t-il, en lui baisant respectueusement la main, et votre ami n’entrera chez vous que lorsque vous le lui permettrez. Il se hâta de sortir. Un moment de plus, et peut-être il eût oublié ses sermens et Lindorf. — Amitié ! s’écria-t-il en rentrant chez lui, soutiens mon courage ! Caroline adorée, Caroline, Lindorf, mon ami, dites, répétez-moi que vous ne pouvez être heureux l’un sans l’autre !… Et la nuit se passa tout