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caroline

loignai rapidement sans savoir où j’irois, et sans penser à prendre aucun domestique avec moi.

La première journée, je marchai, sans tenir de route décidée, où mon cheval me conduisoit. Le soir, arrêté dans une mauvaise auberge, je cherchai cependant à rassembler mes idées ; je résolus de suivre mon premier projet, qui étoit de passer en Angleterre. J’avois écrit en cour pour en demander la permission, et je l’avois obtenue. Mon valet de chambre et mes équipages pouvoient me rejoindre ; rien ne devoit m’arrêter, et je pris tout de suite le chemin de Hambourg, où je voulois m’embarquer. Je courus la poste jour et nuit : ce mouvement continuel convenoit à l’agitation de mon âme, et le repos m’eût été insupportable. J’aurois voulu trouver, en arrivant à Hambourg, un vaisseau prêt à partir, et m’embarquer en sortant de ma chaise ce poste : heureusement il n’y en avoit pas. Quelques