récompenser le sublime effort qui dicta ton écrit et t’éloigna de Rindaw.
J’en partis, reprit Lindorf, bien décidé à ne revoir Caroline que lorsque je serois digne d’elle et de vous, et que j’aurois surmonté ma fatale passion ; j’étois loin de prévoir que cet heureux moment fût aussi prochain. La solitude de mon antique château de Ronebourg augmentoit mon amour et ma mélancolie. Mon imagination me transportoit sans cesse dans le pavillon de Rindaw ; je croyois voir Caroline, je croyois l’entendre ; et quand cette douce illusion se dissipoit, mon désespoir et mes remords devenoient plus déchirans. Votre arrivée et le récit que vous me fîtes, y mirent le comble. Vous aimiez Caroline ; votre bonheur dépendoit d’être aimé d’elle : dès cet instant je renouvelai le vœu de faire tous mes efforts pour surmonter ma passion, de me bannir plutôt pour jamais de ma patrie, et surtout de vous laisser toujours ignorer notre fatale rivalité. Oui, je