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contribua à l’augmenter, cette émotion qu’elle ne put cacher, et qui fit couler ses larmes. Le comte les vit, il en fut pénétré. De ce moment-là, il auroit voulu la rassurer, lui confier ce qu’il méditoit pour son bnonheur ; mais on sait les motifs qui le retenoient : il ne vouloit pas lui promettre un bonheur incertain, ni même avoir à combattre sa délicatesse et sa générosité ; et comment prononcer lui-même : Je veux renoncer à vous, vous céder à un autre ? Ce mot eût expiré sur lèvres, et jamais il n’auroit pu le prononcer.

Le chambellan soupa avec eux, et se retira fort content d’avoir enfin installé sa fille dans l’hôtel de Walstein. Dès qu’il fut parti, le comte mena Caroline dans l’appartement qui lui étoit destiné depuis long-temps. À l’époque de son mariage, et lorsqu’il étoit loin de prévoir qu’il alloit se séparer de sa jeune épouse, il l’avoit fait arranger avec tout le goût et toute la magnificence possibles, et toujours il