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dans l’idée qu’il avoit prise d’elle sur le récit de Matilde. Mademoiselle de Manteul n’avoit eu d’autre motif qu’un goût très-vif pour le jeune baron de Zastrow. Il lui avoit rendu quelques soins avant ses voyages ; elle s’étoit même flattée de l’épouser à son retour. L’arrivée de Matilde à Dresde, les projets de sa famille, l’attachement que monsieur de Zastrow prit pour l’aimable épouse qu’on lui destinoit, tout anéantissoit ses espérances, lorsque la confidence de Matilde vint les ranimer. Elle ne s’étoit liée avec elle que pour se procurer les occasions de voir monsieur de Zastrow, de lui rappeler ses anciens sentimens, de pénétrer dans ceux de Matilde, de lui en inspirer, s’il étoit possible, pour quelque autre objet. Elle avoit espéré que ce seroit pour son frère, et c’est dans ce but qu’elle lui montra sa lettre. Sa joie fut extrême lorsqu’elle apprit que cet objet existoit déjà, et que sa jeune rivale étoit décidée à la plus ferme résistance.