Page:Montolieu - Caroline de Lichtfield, tome 3, 1815.djvu/176

Cette page a été validée par deux contributeurs.
166
caroline

que je désire de tout mon cœur qu’elle épouse Zastrow, et que je veux même en parler à ma tante. Pardonne aussi, toi, chère Matilde, si je t’ai affligée, si j’ai détruit ta douce illusion. J’ai cru te devoir cette petite leçon ; c’est la dernière que je ferai, et dès ce moment je remets à Lindorf le soin de ta conduite et de ton bonheur. Vous savez si je l’ai désirée cette union qui comble tous mes vœux ! Ô ma Caroline ! ma sœur, mon ami ! mon cœur peut à peine suffire à tous les sentimens que vous inspirez au plus heureux des hommes.

Matilde le remercia mille fois de l’avoir éclairée sur son imprudence, qu’elle avoit peine à se reprocher, disoit-elle, puisqu’elle avoit avancé l’instant de leur réunion. Elle voulut ajouter à sa lettre à mademoiselle de Manteul quelques plaisanteries sur monsieur de Zastrow, seulement pour lui prouver qu’on l’avoit devinée.

Le comte ne s’étoit point trompé