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de lichtfield.

éloigner une rivale qu’à servir une amie ? Toute sa conduite l’annonce, et j’en suis convaincu.

Matilde étoit confondue ; mille petites circonstances se retraçoient en foule à son esprit, et lui prouvoient que son frère avoit raison ; cependant elle ne crut pas devoir en convenir, et dit avec vivacité : — En vérité, vous vous trompez tout-à-fait ; elle déteste Zastrow, et ne cessoit de m’en dire du mal, de le tourner en ridicule. — Adresse de plus pour augmenter votre répugnance : c’est précisément ce qui me fait dire qu’elle n’est pas une véritable amie. Si mademoiselle de Manteul, victime d’un sentiment involontaire pour monsieur de Zastrow, vous eût ouvert son cœur, et rendu confiance pour confiance ; si vous eussiez concerté ensemble les moyens d’éviter un mariage qui vous rendoit toutes les deux malheureuses, je croirois à son amitié, et ne la blâmerois en rien. Mais je déteste la ruse à cet âge ; et