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de lichtfield.

Matilde auroit préféré peut-être qu’on lui laissât soigner son chevalier blessé, mais elle n’osa le témoigner ; et son frère ayant parlé d’envoyer son valet de chambre à Dresde avec des lettres pour la baronne de Zastrow, elle se retira pour lui écrire, ainsi qu’à mademoiselle de Manteul, à qui on renvoyoit aussi ses gens et sa chaise.

Elle revint bientôt, ses deux lettres à la main. Le comte lut celle à madame de Zastrow, l’approuva, y joignit quelques lignes, et regardant Matilde qui cachetoit celle pour mademoiselle de Manteul, il lui dit en souriant : — Exprimez-vous bien vivement votre reconnoissance à cette amie si zélée pour vos intérêts ? — Mais je l’exprime comme je la sens ; et c’est beaucoup dire. En vérité, vous qui êtes un héros d’amitié, mon frère, vous devez être enchanté d’en trouver un tel exemple, et chez une femme encore. — Le comte continuoit de sourire. — Qu’est-ce que c’est que cet air ironique ? Vous n’y croyez