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caroline

m’avez accusé de trahison. Je conviens que les apparences sont peut-être contre moi ; mais je veux bien vous assurer sur mon honneur que le hasard le plus heureux, il est vrai, m’a seul conduit ici. En vous parlant, j’ignorois également et que vous fussiez mon rival, et la fuite de Matilde. Si cette assurance vous suffit, et que, laissant mademoiselle de Walstein maîtresse absolue d’elle-même, vous juriez de vous en rapporter à sa décision, je vous offre mon amitié, et je vous assure de mon estime. Sinon je défendrai mes droits sur elle et sa liberté, aux dépens de ma vie.

Défends-les donc, traître, me répondit-il en se jetant sur moi avec tant d’impétuosité, que, n’étant point en garde, je ne pus éviter de recevoir une blessure au bras gauche. Elle étoit légère, et ne fit qu’irriter ma fureur contre mon adversaire. Il se livroit avec si peu de ménagement, et lorsqu’il me vit blessé il se crut si sûr de la victoire, que j’eus peu de peine à le désarmer.