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moins être médiateur, chercher à ramener les esprits, à rassurer cette pauvre femme éperdue. Je m’approche de la chaise dans cette intention, bien éloigné d’imaginer à quel point j’étois intéressé à cette aventure, lorsque je m’entends nommer avec l’accent de la plus vive surprise. La portière s’ouvre, et Matilde elle-même, que je reconnus alors à l’instant, quoiqu’elle fût embellie et grandie, la charmante Matilde se précipite auprès de moi, et, me prenant la main, elle me dit d’une voix entrecoupée par la terreur et par la joie : Ô cher Lindorf ! Dieu lui-même vous envoie à mon secours ; défendez votre Matilde. On veut vous l’enlever ; mais elle ne sera, elle ne veut être qu’à vous.

À peine avois-je pu lui répondre, que Zastrow, m’ayant entendu nommer, jette sa canne, tire son épée, et s’avance fièrement en disant : Monsieur de Lindorf, quelle trahison ! et s’adressant à Matilde : Mademoiselle, je vous