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dans ses bras, et que je l’entourai des miens en le serrant de toutes mes forces.

Eh bien, mon cher Lindorf, achevez, je vous en conjure, dit le comte avec le ton de l’impatience ; expliquez-moi de grâce par quel hasard vous vous trouviez là à point nommé sur la route de Dresde, derrière monsieur de Zastrow.

Je venois répondre moi-même à la charmante lettre que j’avois reçue à Londres. Quant à ma rencontre avec le baron de Zastrow, elle fut l’effet du hasard : oui, le hasard, ou, si vous voulez, mon bon génie, me fit arriver à cette poste à peu près en même temps que lui. Je ne le connoissois point ; je vois un grand jeune homme de bonne mine, qui s’impatientoit en attendant des chevaux, et paroissoit en fureur de n’en pas trouver. Il s’informoit en même temps si une jeune dame qu’il tâchoit de dépeindre, n’avoit pas passé par là il y avoit quelques