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de lichtfield.

aurez déjà bien de l’avance lorsque je le laisserai sortir de chez moi.

Je fus un peu rassurée, ou plutôt ce n’étoit plus le moment d’écouter ma frayeur ; j’en avois trop fait pour ne pas achever, et je vis arriver avec plaisir le moment de partir. J’embrassai mon amie sans pouvoir lui exprimer ma reconnoissance que par mes larmes et mes caresses. Pour elle, elle se livroit à la joie la plus vive de me voir, disoit-elle, échappée à tant de dangers : je montai dans la chaise de poste.

Seule ? interrompit le comte. —

Avec cette femme que j’ai encore ici, cette Marianne qui avoit servi mademoiselle de Manteul, et dont le mari me conduisoit. — Et Lindorf ? reprit le comte ; vous voilà partie, ou peu s’en faut, et je ne vois point de Lindorf. Jusqu’à présent c’est mademoiselle de Manteul qui vous enlève. — Aviez-vous donc pensé que c’étoit Lindorf ? — J’apprends avec plaisir que non… mais