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de lichtfield.

daw, où tout nourriroit sa douleur et ses regrets.

Il réfléchissoit au parti qu’il devoit prendre lorsque Caroline, pressée par son père de confirmer son désir de partir, dit à demi-voix qu’elle suivroit avec plaisir M. le comte à Berlin ; mais qu’elle espéroit de sa bonté, de celle du roi, qu’on la dispenseroit quelque temps encore de paroître à la cour et de voir compagnie, et qu’on la laisseroit passer tout le temps de son deuil dans la retraite.

Le comte saisit avidement cette idée. La convalescence, le deuil profond de Caroline qu’elle portoit avec raison, comme pour une mère, étoient en effet d’excellens prétextes pour ne point sortir de chez elle et n’y recevoir personne, les premiers mois de son séjour à Berlin ; et probablement son sort se décideroit en moins de temps. En attendant, elle seroit à peu près ignorée dans l’hôtel de Walstein ; elle n’y verroit que son père et lui-même, et