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de lichtfield.

me dit-elle ; partez à la pointe du jour. Zastrow s’obstine encore à vous chercher dans la ville, chez toutes vos connoissances : il sort de chez moi, et je l’ai confirmé dans cette idée, qui ne peut durer, mais qui vous donnera le temps de vous éloigner. Quel bonheur que vous n’ayez pas écrit où vous alliez, comme vous en aviez la fantaisie ! Je n’osai jamais lui avouer que je venois de le faire ; mais je sentis toute mon imprudence, et la peur d’être poursuivie s’empara de moi au point que je ne voulois plus partir. Mon amie employoit toute son éloquence à me rassurer, et n’y parvenoit pas. Elle réussit mieux en me peignant la colère où ma tante étoit sans doute contre moi ; l’obligation où je me verrois d’avouer où j’avois été, et qui m’avoit aidée ; l’ascendant que ma fuite et mon retour alloient donner à ma tante. Je ne pouvois plus espérer de l’apaiser qu’en obéissant ; et si je persistois à rentrer à l’hôtel, elle ne me donnoit