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emporter avec moi, m’aida à me lever, à m’habiller, m’enveloppa dans sa grande pelisse, dans son voile de taffetas, m’ouvrit la porte, et me dit en m’embrassant : Allez, chère Matilde, vous n’avez pas un instant à perdre ; songez qu’on peut entrer ici d’un moment à l’autre, et qu’il ne vous resteroit alors aucune ressource. Cette idée me rendit mon courage, et j’étois déjà au bas de l’escalier lorsque je pensai que je devois laisser un billet sur ma table, pour rassurer ma tante au moins sur ma vie. Je remontai ; mademoiselle de Manteul fut effrayée de me voir rentrer ; elle crut que j’avois rencontré quelqu’un. J’eus à peine commencé à lui dire ce qui me ramenoit, qu’elle m’interrompit. — Vous êtes folle, je crois ; écrire une lettre ! Vous voulez donc laisser à votre tante le temps d’arriver ? Lorsque je suis rentrée chez vous, elle m’a dit qu’elle alloit me suivre. Allez ; elle ne croira