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de lichtfield.

qu’à vous à présent d’éviter cette tyrannie. — Ah ! oui, sans doute… mais… mais… — Comment donc ! et ce courage que vous aviez tout à l’heure, le voilà tout-à-fait évanoui ? Pauvre Matilde ! vous céderez, je le vois ; vous n’aurez jamais la fermeté de refuser ; et, tirant de sa poche un petit almanach, elle le feuilleta. Oui, justement, reprit-elle, Lindorf doit avoir reçu votre lettre avant-hier ; il ne se doute guère, je crois, que sa réponse vous trouvera mariée. — Cruelle amie, lui dis-je avec dépit, est-ce ainsi que vous me consolez, que vous venez à mon secours ? — Qu’est-ce que vous voulez que je dise à une petite fille foible et timide, qui ne sait elle-même ce qu’elle veut ou ne veut pas ? Quand on n’ose rien entreprendre pour se tirer d’affaire, il ne reste d’autre parti que celui d’obéir ; et je vous promets qu’avant deux jours vous serez baronne de Zastrow. — Jamais, jamais de ma vie, repris-je avec feu, en mettant ma main sur sa