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caroline

odieux mariage. Dites, ma chère amie, ne savez-vous aucun moyen de le retarder au moins jusqu’à ce que j’aie écrit à mon frère ? Il me protégera, j’en suis sûre à présent ; je viens d’entendre un mot… Ah ! s’il n’étoit pas en Russie, mon parti seroit bientôt pris. — Comment ? me dit mon amie qui paroissoit rêver à quelque chose ; quel parti ? Qu’est-ce que vous feriez ? — Je ne balancerois pas ; je m’échapperois secrètement ; je partirois ; j’irois le joindre. — Quoi ! me dit-elle avec transport, vous auriez ce courage ? — En doutez-vous un instant ? — Je vous admire, me dit-elle en m’embrassant ; en effet, c’est le seul parti que vous ayez à prendre. J’y pensois, mais je n’osois vous le proposer. — Hélas ! lui dis-je, c’est une chimère impossible ; mon frère est en Russie ; c’est trop loin, je n’irois jamais jusque-là. — Il est vrai que c’est difficile, dit-elle en hésitant ; mais n’avez-vous pas à Londres un oncle maternel ? — Oui ; milord Sey-