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de lichtfield.

ranima ; je ne pouvois encore ni parler, ni ouvrir les yeux ; mais j’entendois ce qu’on disoit autour de moi. On me croyoit toujours complétement évanouie, et ma tante disoit à Zastrow : « Ne vous alarmez pas, mon neveu, cela n’est rien. Nous l’avons aussi un peu trop effrayée ; mais le plus difficile est fait. Elle a promis ; demain elle signera ; après demain vous épouserez, et le frère dira tout ce qu’il lui plaira. Quand la chose sera faite nous ne le craindrons plus : pour le moment, il faut la laisser tranquille. » Ils sortirent en me recommandant aux soins des femmes qui m’entouroient. Oh ! combien j’avois à penser et comme je renvoyai bien vite tout le monde ! Dès que j’eus repris tout-à-fait mes sens, je repassai sur chaque mot que ma tante avoit prononcé. Il n’y en avoit pas un seul qui ne fût un sujet de surprise, de colère, de crainte, de douleur et même aussi de joie. — Nous l’avons trop effrayée,