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ne savois auquel courir. Enfin je ne pus les calmer tous les deux qu’en leur promettant de faire tout ce qu’on voudroit ; et j’étois moi-même si fort émue et tremblante, qu’à peine pus-je articuler ce peu de mots, qui produisirent un grand effet. L’épée se remet dans le fourreau ; la tante se ranime, m’embrasse, et me prie de signer tout de suite.

Heureusement j’y avois mis bon ordre, et les pièces du contrat, éparses sur le tapis, avertirent qu’il falloit premièrement en faire un autre : on remit donc la signature au lendemain, mais on voulut que je renouvelasse ma promesse. Le moment de la terreur étoit passé ; je frémis de ce qu’elle m’avoit fait faire, de cet engagement que j’avois pris sans savoir ce que je disois ; et quand il s’agit de le confirmer encore, mon cœur se serra au point d’en perdre connoissance. On fut obligé de m’emporter dans ma chambre, et de me mettre au lit. Le mouvement me