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de lichtfield.

je n’en veux point d’autres que votre amitié, celle de mon frère et l’amour de Lindorf, ou du moins la liberté de l’aimer toute ma vie. M. de Zastrow trouvera tant de femmes qui voudront de son amour, qui n’aimeront pas Lindorf, qui le rendront plus heureux que moi ! et quand vous aurez fait mourir de chagrin votre petite Matilde, où la retrouverez-vous ?

En vérité, je crus qu’elle alloit s’attendrir et céder à mes instances. Zastrow se promenoit dans la chambre à grands pas, d’un air furieux. Elle me releva tendrement, en me serrant la main ; puis se tournant de son côté : — Vous l’entendez, mon neveu, qu’en pensez-vous ? — Ce que je pense, madame, dit-il d’un air tragique et menaçant, c’est que je veux Matilde ou la mort. En même temps il tire son épée, oui, en vérité, son épée, et parut prêt à se tuer. Je m’élance, je saisis son bras. Ma tante jetoit les hauts cris, disoit qu’elle se trouvoit mal ; je