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de lichtfield.

ma signature, et par lequel ma tante m’assuroit son héritage en entier ; l’autre étoit une donation dans les formes de ce même héritage à M. de Zastrow, si je m’obstinois à le refuser.

Oh ! comme je fus contente qu’on me laissât le choix ! comme je signai bien vite cette donation ! comme je l’apportai, en sautant, dans l’appartement de ma tante ! Son neveu étoit avec elle. Tenez, leur dis-je en entrant, voilà qui est fait : oh ! c’est de bien bon cœur que j’ai signé. M. de Zastrow, toujours vain et présomptueux, ne mit pas un instant en doute que ce ne fût le contrat. Il se jeta à mes pieds, me remercia mille fois de ma condescendance. — Je suis charmée qu’elle vous rende heureux, monsieur, lui dis-je en riant ; mais ce n’est pas moi qu’il faut remercier ; je n’y ai aucun mérite, je vous assure ; j’ai suivi mon goût.

Alors ses transports redoublèrent, et j’eus la malice d’arrêter un instant sur