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porta une atteinte douloureuse au cœur de la sensible Caroline ; elle rougit excessivement, baissa ses beaux yeux, les releva à demi sur son époux, et les baissa de nouveau. Il vit ce charmant embarras ; il en jouit un instant avec délices, baisa tendrement la main de Caroline ; puis s’adressant à Lindorf : — Mon ami, lui dit-il, vous approuvez sans doute la façon de penser de Matilde, et peut-être avez-vous raison : mais chacun a la sienne ; et pour moi, je crois qu’il n’y a rien de plus doux, de plus flatteur, que d’être le second objet de l’attachement d’une femme délicate et sensible. Je compterois mille fois plus sur la durée de cet attachement que sur celle d’un cœur qui n’auroit pas appris à se défier de lui-même. — Comment, s’écria Matilde, c’est mon frère qui prêche l’inconstance ? — Je ne donne pas ce nom à une seconde inclination, et je n’en permets que deux ; pas davantage ! — Oh ! non sûrement,