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de lichtfield.

êtes ! donnez-la-moi, cette lettre, elle partira ce soir, et votre ami l’aura dans huit jours.

Comme je j’embrassai ! Cependant les sentimens de son frère me revinrent dans l’esprit. Quelle bonté charmante ! sacrifier les intérêts de son frère aux miens ! Je craignis d’en abuser, et je dis en hésitant : Mais M. de Manteul voudra-t-il ?… — La commission est un peu cruelle, j’en conviens ; mais il faut le guérir. Assommer tout à coup cet amour inutile, c’est lui rendre un service : allons, donnez. — La lettre étoit sortie ; je me la laissai doucement arracher : elle étoit déjà cachetée. — Lui promettez-vous positivement, me dit mon amie en la prenant, de n’être jamais qu’à lui ? de ne pas épouser Zastrow ? — Oh ! très-positivement. — Fort bien ; cela tranquillise ma conscience. Je crois servir deux époux persécutés : à présent, laissez-moi faire, et soyez sûre de mon zèle. En attendant la réponse de cette lettre, il faut gagner