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caroline

Prusse, et cette connoissance deviendra, j’espère une liaison intime. Nous avons fait la traversée ensemble ; nous avons pris un même logement ; nous ne nous quittons point, et nous nous convenons à merveille. Il est, comme moi, triste, occupé ; il regrette aussi sa patrie ; sans en être encore aux confidences, je parierois que son cœur n’est pas plus libre que le mien. »

Ah ! m’écriai-je alors en relevant la tête et joignant les mains, il n’est pas vrai donc qu’il aime en Angleterre, qu’il s’y marie, qu’il y est depuis six mois ? Oh ! mon cœur me le disoit bien. — Mais qui donc ? reprit mon amie : connoissez-vous ce baron de Lindorf ? — Si je le connois !… — Mais l’aimeriez-vous ? — Ah ! si je l’aime !… Enfin, de questions en questions, je fis à mademoiselle de Manteul une confidence entière de mes sentimens et de ma situation actuelle. Je lui racontai, mon cher frère, vos liaisons