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caroline

J’écrivis donc : ce fut un moment de bonheur et de consolation ; et quoique ma lettre restât dans mon porte-feuille dès qu’elle fut écrite, je me crus beaucoup moins malheureuse. Il est vrai que j’avois un léger espoir de découvrir au moins si Lindorf étoit en Angleterre, et peut-être même de la lui faire parvenir. Voici sur quoi je le fondois.

À mon arrivée à Dresde, mademoiselle de Manteul, fille aimable, mais plus âgée que moi, m’avoit prévenue par mille politesses ; les liaisons de sa famille avec ma tante me mettoient à même de la voir souvent. Ayant perdu depuis long-temps sa mère, vivant seule avec un vieux père goutteux et un frère cadet, elle jouissoit d’une liberté qui rendoit sa maison et son commerce très-agréables pour une jeune personne. Elle étoit continuellement chez moi, ou m’attiroit chez elle. Flattée de l’amitié que me témoignoit une grande demoiselle de