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le désir qu’elle épousât Zastrow fut changé en ordre positif ; le voyage de Lindorf en Angleterre devint une inclination, et un projet de mariage avec une angloise ; la lettre du comte, datée de Ronebourg, le fut de Pétersbourg ; et l’innocente Matilde, voyant l’écriture de son frère, fut la dupe de tous ces artifices. La prochaine arrivée du comte alloit sans doute les découvrir, mais on espéroit engager Matilde à se marier auparavant ; et puisque le comte le désiroit, il pardonneroit aisément.

Il est certain qu’avec un caractère moins décidé que celui de Matilde, sa tante seroit parvenue à son but ; mais elle trouva une fermeté, une résistance que rien ne put ébranler. Elle paroissoit inconcevable au jeune de Zastrow, qui n’avoit pas imaginé jusqu’alors qu’une femme pût résister au bon ton, aux grâces, à l’élégance qu’il avoit acquis dans ses voyages. Un an de séjour à Paris, des liaisons de jeu