Page:Montolieu - Caroline de Lichtfield, tome 3, 1815.djvu/111

Cette page a été validée par deux contributeurs.
101
de lichtfield.

Ici la respiration lui manqua ; et des torrens de larmes couloient sur ses jolies joues rondes et couleur de rose. Elle sourioit en même temps : ces pleurs ressembloient à ces ondées subites d’été lorsque le soleil éclaire l’horizon, et qu’on voit, à travers les grosses gouttes de pluie, briller des nuages blancs, mêlés d’un rouge tendre. Ne suis-je pas bien enfant ? dit-elle quand elle put parler. Je sais que tout cela n’est pas vrai ; je jouis de la réalité ; vous êtes là ; vous m’aimez ; et la seule supposition du contraire m’afflige encore. Mais me voilà consolée, et prête à vous donner tous les détails que vous voudrez sur l’histoire du petit oiseau.

Avant qu’elle commençât, le comte lui fit plusieurs questions sur ce qu’on avoit supposé contre lui. Sa tante avoit intercepté et soustrait la lettre où il promettoit à sa sœur de venir bientôt à Dresde, et de la laisser libre. Elle arrangea à sa manière celle qu’il lui écrivoit à elle, et la lut à Matilde ;