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avoit tendus ! comme il appeloit tous ses amis à son secours ! Mais l’oiseleur faisoit en sorte qu’aucun de ses amis ne l’entendît. Enfin il vint une linote voler autour des filets dont il étoit entortillé. Pauvre petit oiseau ! lui dit-elle, tu crierois bien plus fort si tu savois ce qui t’attend ; demain on coupera tes ailes ; on t’ôtera pour toujours ta liberté ; on t’enfermera avec un oiseau que tu n’aimes point, et tu ne reverras jamais celui que tu as laissé dans les airs. Le petit oiseau cria bien fort ; la linote en fut touchée, et lui dit : Voyons s’il n’y a pas moyen de te sauver. Ils travaillèrent si bien tous les deux, que, crac, une maille du filet s’échappe, le petit oiseau sort la tête, et puis le corps, et puis les ailes : il les étend, il s’envole, il va tout joyeux retrouver ses amis et le bonheur.

À présent, mon frère, dites-moi lequel des deux a tort : l’oiseleur qui ôtoit au petit oiseau sa liberté, ou le petit oiseau qui a su la retrouver ? — Ah ! c’est l’oise-