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silence à tous, et demander un quart d’heure d’audience pour raconter mon histoire, disoit-elle en se redressant ; car je suis toute fière d’avoir une histoire à faire. Elle est presque aussi singulière, dit-elle à son frère, que les beaux contes que vous me faisiez quand j’étois petite fille.

On parvient à se taire, à l’écouter : on se serre autour d’elle ; elle s’adresse au comte, et commence ainsi :

Il y avoit une fois un oiseleur…

Un oiseleur ! s’écrièrent-ils tous à la fois. Eh ! oui, un oiseleur, reprit-elle sans se déconcerter. Avant d’en venir à mon histoire, je veux raconter à mon frère une petite fable, lui donner une question à décider ; et, quoi que vous disiez, j’en reviens à mon oiseleur ; j’aurai bientôt fini. Cet oiseleur donc avoit attrapé par mille ruses un pauvre petit oiseau pour le faire tomber dans ses filets. Oh ! comme il étoit malheureux le pauvre petit oiseau ! comme il se débattoit dans les piéges qu’on lui