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l’époque qu’il fixoit pour mon mariage avec sa sœur. Votre sort et le mien, me disoit-il, seront alors décidés sans retour. Puissent-ils être heureux ; et si je dois y renoncer pour moi-même, que du moins le bonheur de ma sœur et de mon ami me tienne lieu de celui que je n’ose espérer. Je pensai qu’il avoit sans doute une inclination en Russie, et qu’il s’y rencontroit des obstacles ; mais, respectant son secret, je cessai mes questions. Je recevois aussi de temps en temps quelques petites lettres de la jeune comtesse, et toujours dans celles de son frère. Sa tante persistoit dans ses projets, et se préparoit à faire revenir M. de Zastrow pour conclure : son héritage étoit à ce prix. Mais la généreuse Matilde étoit prête à le lui céder en entier, à me faire ce sacrifice. Elle me demandoit avec une ingénuité touchante si je n’étois pas de cet avis, et s’il ne valoit pas mieux mille fois être moins riche et plus heureux. Je le pensois d’autant plus, que