d’ajouter à mes peines, en m’apprenant un événement dont je pouvois me regarder comme la première cause.
» Trois autres mois s’écoulèrent, plus tristes, plus douloureux pour moi que les précédens. Je n’avois plus autour de moi qu’un seul objet d’attachement. Toute ma tendresse filiale étoit réunie sur ma mère, et je la voyois dépérir tous les jours, sans avoir d’autre consolation que celle d’adoucir ses derniers momens, et de lui procurer encore quelques instans de bonheur. Enfin je la perdis aussi. Cette âme pure quitta ce séjour terrestre, en se félicitant d’aller rejoindre son époux, et d’expirer dans les bras de son fils.
» Ô Caroline ! pardonnez ces tristes détails. J’ai besoin de m’appesantir sur mes malheurs, de me les retracer tous dans ce terrible moment où je vais me séparer pour jamais de celle qui devoit me tenir lieu de tout. J’ai besoin de me pénétrer de l’idée que l’homme est né pour être malheureux, et que c’est là