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mon mariage. Un nouveau motif le pressoit. Peut-être lui-même touchoit-il au bonheur ; peut-être étoit-il sur le point d’obtenir ce qu’il désiroit avec tant d’ardeur ; mais il ne pouvoit ni ne vouloit être heureux sans moi.

» Je fis moins d’attention à cette lettre que je n’en aurois fait dans un autre moment ; à peine même eus-je le temps de la lire ; et ce n’est qu’à présent que je me la rappelle. Je la reçus le jour où mon père, après avoir langui quatre mois, expira dans mes bras, en me recommandant ma mère, en m’ordonnant de ne la pas quitter.

» Ah ! mon cœur avoit déjà prévenu cet ordre si respectable pour moi ; j’avois déjà promis, juré à la plus tendre des mères, que son fils unique ne l’abandonneroit point à sa douleur. Dès que j’eus rendu à mon père les derniers devoirs, j’écrivis au comte pour lui apprendre la perte que je venois de faire, et pour le supplier de