Page:Montolieu - Caroline de Lichtfield, tome 2, 1815.djvu/80

Cette page a été validée par deux contributeurs.
68
caroline

Qu’ils sont heureux ces bonnes gens ! Il vous manque une Louise, me disoit-il ; que le bon Dieu vous la donne ! Honnête et bon Justin, les prières d’un cœur pur comme le tien doivent être exaucées ; elles le seront sans doute. Oui, je la trouverai cette compagne, que j’adore déjà sans la connoître. Elle et moi, Lindorf et Matilde, Justin et Louise, voilà trois couples heureux dans l’univers. N’en acceptez-vous pas l’augure, mon cher ami ? Pour moi, cette idée me transporte ; elle me fait croire d’avance à la félicité suprême.

» Que me parlez-vous d’héritage et de privation ? Si ma tante étoit assez injuste pour priver Matilde du sien, Matilde n’est-elle pas assez riche pour s’en passer ? Est-ce le plus ou le moins qui influe sur le bonheur, quand d’ailleurs on est dans l’aisance ? et son bien, réuni au vôtre, ne vous suffiroit-il pas ? Cependant, comme le plus n’y gâte rien, et qu’il