Page:Montolieu - Caroline de Lichtfield, tome 2, 1815.djvu/78

Cette page a été validée par deux contributeurs.
66
caroline

unique étude seroit de la faire oublier à force de bons procédés.

» Comment une femme ne finiroit-elle pas par s’attacher à celui qui n’existeroit que pour la rendre heureuse, qui préviendroit tous ses désirs, qui lui soumettroit tous les siens, et lui sauroit gré des moindres marques d’attachement qu’elle lui donneroit ?

» Voilà, mon cher ami, la douce chimère de mon cœur, que j’espère bien réaliser un jour. Je vois tous les obstacles ; ils ne me rebutent point. Je sais la difficulté de trouver une femme dont le cœur n’ait reçu aucune impression ; car alors tout mon ouvrage est détruit d’avance. On feroit sans cesse la comparaison de moi à l’objet aimé et regretté ; on me regarderoit comme un monstre ; la prévention, l’aigreur empoisonneroient tout. Mais si je puis rencontrer une jeune personne, telle que je la désire et que je ne cesserai